Anxiété
Qu'est ce que ça implique ?
Lorsqu’elle reste occasionnelle et modérée
elle est qualifiée de "normale"
Dans ce cas et seulement dans ce cas, l'anxiété est "sous contrôle".
Elle s'avère utile, appropriée, dans un contexte bien précis, en lien avec une réalité.
Mais lorsqu'un certain seuil est franchi, elle le devient ....
On se pose alors cette question :
À quel moment l’anxiété devient-elle soufrance ?
Et bien, la réponse pas n'est si évidente...
Afin d'y voir plus clair, prenons un exemple :
Si vous avez un emploi stable ou des enfants en bonne santé et que vous passez
la journée à vous faire faire du soucis à propos de votre situation financière
ou du bien-être de vos enfants, vous souffrez sans doute du trouble d'anxiété
généralisée.
Les personnes souffrant du trouble d'anxiété généralisée ont donc le même genre de
préoccupation que tout le monde c'est -à-dire :
argent, santé, famille, travail, etc.
Mais, elles y accordent une importance démesurée et constante.
L'anxiété dicte le comportement de la personne.
Presque constamment inquiètes elles s’attendent toujours au pire même si aucune raison
objective ne justifie cette inquiétude excessive.
Il est alors extrêmement difficile de mettre leurs préoccupations de côté pour se
concentrer sur leurs activités quotidiennes. Malgré elles, ces personnes ne sont plus "dans
le présent", mais dans une anxiété quasi-constante de ce qui peut advenir
(l'anticipation).
À force d’avoir ainsi "les nerfs à fleur de peau", l’anxiété généralisée produit toute sorte
de symptômes caractéristiques dont :
fatigue chronique, humeur irritable et instable , difficulté à se concentrer,
maux de tête, tensions musculaires, troubles du sommeil, de l'alimentation, ....
Exemple :
- Florence va passer un entretien d’embauche. Arrivée au lieu du rendez-vous, elle se un
peu tendue, un peu anxieuse. Lors de l’entretien, elle parvient à s’exprimer
intelligemment, à se mettre en valeur lors de cet entretien. On peut dire que son stress,
son anxiété ne lui ont pas couper ses moyens, elle a pu et su répondre aux questions en
étant à l’aise.
En revanche, si Florence était restée anxieuse depuis la veille, voire durant plusieurs
jours sans parvenir à se contrôler et que son sommeil avait été perturbé, à n’en point
douter, la qualité de son entretien aurait pu en pâtir. De plus, elle aurait eu conscience
de son état anxieux avant l’entretien, à l’approche du rendez-vous et en cours
d’entretien...
On peut alors imaginer que cela n’aurait fait qu’augmenter son stress. Sans doute avait
-elle les réponses aux questions de son interlocuteur quant aux questions posées sur son
parcours professionnel. Mais trop tendue, elle n’aurait pu s'exprimer de manière
adaptée et à retenir l’attention positivement.
Lorsque l’anxiété, le stress devient intense, comme envahissant ou même invalidant, il
peut nuire considérablement au bien-être de la personne qui vit ou plutôt qui subit cet
état (notre exemple précédent).
Dés lors que l'on ne parvient plus à contrôler l'anxiété,
un seuil a été franchit!
Bien évidemment, il peut être difficile de prendre conscience de son propre mode de
fonctionnement dit anxieux.
D'une part, il n'est pas facile de se rendre compte de "son propre état anxieux", surtout
s’il nous fait parti de nous, qu'il nous accompagne depuis peut-être des années.... Auquel
cas, ce type de fonctionnement fait partie intégrante de la personne.
De plus, il n’est pas non plus aisé de l’avouer, de se l’avouer.
Une prise de conscience est donc nécessaire
Cette prise de conscience constitue bien une avancée. Elle est nécessaire pour essayer de
modifier "quelque chose devenu gênant, invalidant au quotidien".
Exemple :
-Si Jacques nous dit qu’il souffre d’anxiété, ce n’est pas une simple imagination, sa
souffrance est réelle et peut-être qu’elle se répercute sur son entourage et interfère
avec sa vie sociale. Il se sent tendu et ne parvient plus à profiter pleinement de ses
jours de repos.
- D'où provient cette anxiété?
Certaines personnes naissent avec une plus grande sensibilité. Elles réagissent alors plus
fortement que la moyenne aux situations menaçantes ou perçues comme telles (ce point
est des plus fondamental). L’éducation, le milieu de vie dans lequel a grandi l’enfant
devenu adulte à bien sûr une influence. Son environnement lui sert de "modèle et
d’apprentissage".
Autrement dit, cette sorte de mode d'emploi détermine en partie, la façon de penser, de se comporter, d'agir.
Certaines croyances (pouvant être réductrices) rendent les personnes plus vulnérables
aux effets de l’anxiété.
Poursuivons notre exemple avec Jacques :
- Il est plus vulnérable aux symptômes de l’anxiété parce qu’il a un besoin excessif
d’approbation. Il a été bouleversé pendant trois jours lorsque sa présentation d’un
dossier sur lequel il a longuement travaillé au bureau, a été critiquée par un des
employés présents, même si les 11 autres l’ont félicité pour son travail. Il a également
un besoin excessif de contrôle. Cela l’a amené à reprendre le travail de ses subalternes
plutôt que de leur faire confiance pour traiter telle ou telle tâche. A la maison, cela
l’amène à faire des rénovations lui-même plutôt que de tolérer que cela soit moins bien
fait que ce qu’il souhaite. Il a finalement un besoin excessif d’être le meilleur, ce qui le
met constamment en compétition avec tous les spécialistes de domaines qu’il n’a jamais
étudiés.
Bien sûr, il est utile et légitime d’éprouver une certaine anxiété.
On peut aussi parler d'un "bon stress". C'est-à-dire, être vigilant, mobiliser
son attention, ses ressources pour pouvoir réaliser une action utile, adaptée
lorsque qu’un évènement survient.
En revanche, en dehors de tout contexte significatif, lorsque la réaction Anxiété perdure,
qu’elle est intense et fréquente ; elle influence les comportements de la vie
quotidienne et n'est adaptée.
Nous pouvons alors dire que la réponse devient excessive, inappropriée au vue du
contexte.
Elle est alors dommageable, tant pour la personne elle-même que pour son entourage
qui peut également en subir certaines conséquences (conjoint, famille, milieu
professionnel, …..).
L’anxiété est associée à un point de vue particulier qui porte
à surestimer le danger
et à sous-estimer nos capacités.
La personne anxieuse a tendance à imaginer le pire plutôt qu'à anticiper ce qui est le
plus probable.
Ce phénomène amplifie l'anxiété. De ce fait, les choses deviennent pire encore!
Dans notre exemple,
- Jacques s’imagine quotidiennement sur le point d’être congédié, ainsi cette idée lui
« mange » littéralement la tête, il ne sera pas efficace dans son travail et dans le
traitement des dossiers, il perdra pas mal de temps à faire des tâches qui lui prenaient
bien moins de temps, avant, lorsqu’il n’était pas absorbé par ses craintes qui le
tenaillent tout la journée. Le soir, de retour à son domicile, il supporte de moins en
moins bien sa femme et ses enfants en bas âge qui s’amusent en chahutant. Moins
efficace au travail, une sorte d’absence que ses collègues perçoivent aussi, et au bout de
quelques mois, il se peut bien alors que son patron songe, en effet, à se passer de ses
services !
Les personnes anxieuses brûlent ainsi beaucoup d’énergie à s’imaginer toutes sortes
de choses, de scénarios catastrophiques en réagissant comme si ils étaient déjà en
train de se produire.
On parle d’anxiété anticipatoire.
Plus l’émotivité est forte, moins le raisonnement est possible : trop
d’émotivité empêche la pensée efficace et bien adaptée ; le raisonnement
ne fonctionne plus de manière constructive et on le regrette parfois !
Il y a de nombreuses formes d'anxiété :
1/ Attaque de panique, encore appelée crises d'angoisse.
2/ Agoraphobie avec ou sans attaque de panique (peur de se retrouver dans un lieu
public par exemple ou évitement progressif d'un nombre de plus en plus important de se
retrouver à l'extérieur du domicile).
3/ Phobie sociale, incapacité à avoir des relations sociales satisfaisantes.
4/ Phobies simples, peurs limitées sans fondement objectif (animaux, peur du sang,...).
5/ Anxiété généralisée, anxiété flottante, caractérisée par une inquiétude chronique, tel
"un bruit de fond permanent".
6/ Obsessions compulsions, également appelés TOC. La personne lutte contre des idées,
des images mentales involontaires, pénibles et souvent, elle se livre à des rituels afin de
neutraliser l'anxiété.
7/ Stress post-traumatique, réactions émotionnelles de longue durée qui apparaissent
(tels des flash-backs), après un évènement tel que : un attentat, une guerre, un viol, une
catastrophe naturelle, ....